Il est des rêves ...
Pour éviter le pire
Je déambule sans joie
Le choix n’est pas facile
Tout me parle de toi
Et je me sens fragile
Je me cache sous une armure
Imprégnée de chagrin
Mon cœur n’est que blessure
Il a lâché ta main
On aurait pu laisser
S’installer la distance
Au risque de briser
Notre amour en silence
J’aurai dû te parler
Te crier que je t’aime
Mais je dois m’en aller
Redevenir moi-même
Il me faut taire les larmes
Les comment les pourquoi
Gommer les bleus à l’âme
Qui laissent le cœur en croix
Il me faut fuir l’instant
Pour éviter le pire
Nos cris, nos sentiments
Et nos nuits de délires
J’aimerais oublier
La porte qui se referme
Sur ton regard mouillé
Et bannir ce dilemme
Narguer les souvenirs
Les illusions, les scènes
Et ne pas te maudire
Pour que tu me retiennes
Mais il faut taire les larmes
Les comment les pourquoi
Gommer les bleus à l’âme
Qui laissent le cœur en croix
Il me faut fuir l’instant
Pour éviter le pire
Nos cris, nos sentiments
Pour un autre avenir
Chrys Deplagne
Tu meurs
Quand est-elle née ? Nul vraiment ne le sait
Son âge ne mérite pas l’importance d’une fête d’anniversaire
Comment souffler sur la souffrance qui s’est immiscée dans ta chair
Une bille de verre, une balle perdue ou le revers d’un mal qui tue
Certains disent qu’une peine immense, un abandon
Bâtisse tumeur et sa maison, ont-ils tort ? Ont-ils raison ?
Et ces pardons qu’on ne peut plus faire
Etaient-ils des armes contre la guerre ?
Voleuse de vie, pilleuse de temps, du sourire de tes petits-enfants
Mais reste toujours la lumière
De ce soleil que fut ma mère.
Chrys DEPLAGNE
La vie est un manège
C'était un jour d'avril, à l'aube d'une journée pleine de promesses aux couleurs du printemps.
Nous étions réunis autour de la table du petit déjeuner que d'une humeur joyeuse, j'avais dressée dans le jardin.
L'herbe était verte et cette odeur de campagne que j'aime tant, se mélangeait à la musique apaisante s'échappant du cerisier en fleur.
Je me délectais du rire de mes garçons, souriais en les regardant croquer goulument dans les tartines recouvertes de chocolat. J'attrapai également au vol, le sourire de mon mari savourant son thé préféré.
Puis ma fille a débarqué, tel un tourbillon, dans sa chemise de nuit en dentelle, plus légère que sa voix grave, encore ensommeillée ;
- Il fait trop beau ! On ne peut pas rester là aujourd'hui ! La campagne y en a marre. Et si on allait à Paris ? Les garçons, ça vous diraient de monter tout en haut de la tour Eiffel ?!
J'ai bien tenté de protester, mais à peine avais-je ouvert la bouche que mes oreilles me firent mal. Les petits s'étaient mis à hurler de joie.
"La bourrique"! En mettant ses petits frères dans sa poche, elle venait de triompher par ko !
A force de ne faire que passer "devant", à force de protester "une autre fois". Pour eux, c'était le vraijour ! Inutile d'essayer d'argumenter.
Adieu le silence de mon jardin à l’abri des regards. Adieu la quiétude ! Bonjour le bruit, la foule et les bouchons inévitables de la capitale.
Pourtant, ce jour-là ne fut pas comme les autres. Il se devait surement d'être spécial. En arrivant sur l'A13, habituellement bondée, la circulation était agréable et les panneaux indiquaient même un périphfluide.
Au pied du monument historique le plus visité du monde, des touristes, oui, mais pas l'affluence auquel je m'attendais.
Mais ce fut, tout en haut, presque au sommet de la tour Eiffel, que je pris conscience de certaines choses, de vérités inconscientes, endormies et pourtant tellement réalistes.
Comment vous décrire ces sentiments ? Ces émotions ? Peut-être par la photo que ma fille a réalisée ce jour-là...
On peut y voir la vie, on peut y voir le temps, on peut comprendre que le monde est aussi grand que nous sommes petits.
Quand j’ai regardé le cliché de ma fille, j’y ai vu toute ma vie. Des images floutées, des visages lointains, des souvenirs brulants, et puis des détails infimes brodés d’instants aussi délicats que la dentelle tourbillonnante de sa chemise de nuit. Elle s’était levée avec une idée venteuse, aérienne, magique.
J’ai pu voir la roue de la vie, pareille à un manège qui tourne, tourne et tourne encore mais repasse toujours par l'endroit où l'on est monté.
Cette photo est désormais mon fond d’écran, accrochée à mon cœur, me rappelant que la vie passe toujours plus vite qu’on ne l’imagine.
Quand je la regarde, je deviens plus tolérante, plus aimante, plus fougueuse aussi. Parfois quand je suis face à une difficulté, je fais une pause et je souffle…persuadée d’aider mon manège à tourner dans le bon sens.
Chrys DEPLAGNE
Je sais
Il y aura des hauts, il y aura des bas, des bribes d’imperfection
Et des haussements de voix
Des réconciliations au fin fond de tes bras
Des tempêtes d’orages, suivi d’un arc-en-ciel
Des pluies diluviennes et un coucher de soleil
Je sais,
Il y aura des jours noirs de solitude
Puis des nuits d’amour, pleines de certitudes
Des vacances à la mer rangées dans des albums
Des souvenirs amers et des prises de valium
Je sais,
Tout comme la nature, quand elle reprend ses droits
Laisse sa signature, nous laisse tremblant de froid
Je sais que l’avenir réside dans ces instants
Que notre devenir n’échappera pas aux vents
Pourtant je te l’assure, sans une hésitation
Qu’importe si tout s’emmêle, même nos contradictions
J’aurais un parapluie et un paratonnerre
Capables de t’abriter sans te laisser dans l’ombre
Un abri secret où enfouir la colère
A nous deux, Je le sais
Nous referons le Monde.
Chrys DEPLAGNE